Dès l’apparition du coronavirus au sein de notre pays, l’Office a pris les devants en mettant en place, début Mars, une Cellule de Veille pour piloter la situation et suivre, de très près, son évolution. Constituée de l’ensemble des responsables clefs, son rôle a consisté notamment à :

  • Suivre l’évolution du contexte et de l’activité ferroviaire aussi bien voyageurs que marchandises;
  • Gérer de manière efficace la situation en fonction du niveau d’alerte;
  • Coordonner de manière cohérente avec les instances gouvernementales similaires au niveau  central et régional;
  • Analyser et proposer des actions jugées utiles et pertinentes en fonction des changements opérés au niveau national et du niveau d’alerte atteint, et en adéquation avec les dispositions du plan national de veille et de riposte à l’infection par le Coronavirus 2019;
  • S’assurer de la mise en œuvre de ces actions dans les meilleures conditions possibles.

Selon les orientations de la Direction Générale, la priorité absolue était de veiller à la mise en œuvre des initiatives et actions à même de garantir, au sein des différents sites et établissements, la protection de nos collaborateurs, de nos partenaires ainsi que des voyageurs aussi bien en gares qu’à bord des trains.

Par ailleurs, un plan d’urgence spécifique a été déployé par l’ONCF suite à la crise sanitaire couvrant des mesures structurées en six leviers. Ils ont eu trait au pilotage, à la gestion des RH, au plan de continuité de l’activité, à la communication avec les parties prenantes, aux initiatives de solidarité ainsi qu’aux dispositions financières. L’Office a ainsi contribué volontairement au Fonds spécial pour la gestion de la pandémie Covid-19, privilégié la digitalisation et le télétravail ; veillé au maintien en bon état de l’appareil de production pour une reprise normale, tout en se conformant au respect strict des mesures sanitaires ; informé, sensibilisé et communiqué sur les mesures à prendre aussi bien au niveau interne qu’externe ; accéléré le règlement des fournisseurs, en accordant un intérêt particulier au règlement des PME et TPE conformément aux orientations des pouvoirs publics en la matière.

Un plan urgent et prioritaire par levier a été adopté en actions concrètes mises en œuvre. Il se résume ainsi :

  • Réadaptation de notre système de pilotage aux contraintes dictées par la crise. Quelques exemples d’actions : Cellule de Veille, plateforme collaborative, chantiers de digitalisation (BOE, PE...), fermeture des CFF, réduction du présentiel, plan d’optimisation du train de vie et plan de travail adapté à la période de confinement... ;
  • Prévention et la préservation de la sécurité sanitaire des collaborateurs et de nos partenaires à travers de multiples actions : définition des règles et consignes d’hygiènes, opérations de désinfection/nettoyage, équipements sanitaires et outils de protection, formation des chargés d’hygiène, sensibilisation, dématérialisation, limitation de la manipulation et de déplacement des dossiers physiques et optimisation du circuit de leur traitement...;
  • Plan de continuité de l’activité (PCA) pour maintenir en bon état l’appareil de production pour une reprise normale, profitant ainsi de cette situation pour avancer dans les programmes de maintenance et de réhabilitation tout en veillant au respect strict des mesures sanitaires ;
  • La gestion de la liquidité dans les meilleures conditions, la mobilisation de spots supplémentaires, l’accélération du règlement des fournisseurs, l’assouplissement des procédures, la revue de nos budgets d’exploitation et d’investissement ;
  • La communication à travers la mise en place d’un plan urgent et spécial adapté au contexte, ayant comme cible les collaborateurs et les parties prenantes de l’Office.

L’APRES CORONAVIRUS, DES CHANGEMENTS DE PARADIGMES

La situation que nous traversons nous invite à l’analyser et en tirer les enseignements pour une meilleure relance de nos activités, dans un contexte post-pandémique qui sera marqué par des changements de paradigmes à plusieurs niveaux :

  • Au niveau de la société: on note de nouveaux comportements du consommateur qui vont s’amplifier et seront déterminants pour la pérennité de nos activités dans l’avenir. C’est le cas de l’accélération des services et ventes en ligne, du recentrage du client sur l’essentiel de ses besoins dans le cadre de la rationalisation de sa fonction de consommation ;
  • Au niveau également macro, qui semble appelé à connaître des mutations structurelles suite à la récession économique, aux changements des priorités dans les politiques étatiques, à la reconsidération des stratégies de délocalisation et d’approvisionnements, mais aussi à la nécessité de l’adoption de plans de relance voire de frugalité pour atténuer les déficits enregistrés et espérer le retour progressif à la normale ;
  • Au niveau de la mobilité notamment des personnes pour laquelle la reprise de l’activité ne sera pas certainement une opération normale et automatique et ce, suite au degré de prudence des usagers, à la demande qui semble sera modérée, mais aussi aux nouvelles exigences de la clientèle et des adaptations que nous serons inéluctablement appelés, chacun à son niveau, à mettre en place en fonction des décisions des autorités.

Selon les investigations, les analyses et les enquêtes effectuée certaines grandes tendances récemment observées vont se poursuivre. Nous en dégageons sept constats :

  • Constat 1 : Le numérique à travers de nouveaux comportements en lignes qui se sont développés pendant la crise (certains cas ont augmenté de plus de 50%). Et on dit souvent que lorsqu’une invention atteint 20% de la population, elle atteint une masse critique pour avoir un effet domino sur l’ensemble de la population. Autrement dit, le règne de la “e-life” et l’accélération de la dématérialisation : e-conférences, plateformes vidéo, réunions à distance, téléconsultations des médecins, des psychologues, éducation à distance, livraison à domicile... ;
  • Constat 2 : La primauté qui est désormais accordée à la mobilité : L’avenir mobile ;
  • Constat 3 : Le télétravail qui est là pour rester en tant que nouvelle réalité à prendre en
  • compte et à structurer ;
  • Constat 4 : La santé et l’alimentation au cœur des dépenses et qui sont placées en priorité au détriment des achats dits non essentiels, conjuguées à la rationalisation de la consommation qui va se poursuivre. C’est le changement de priorité, en se concentrant sur ce qui est vraiment important pour eux et essentiel ;
  • Constat 5 : L’achat local qui est entre intentions et actions et qui sera l’une des notions les plus fondamentales de cette après-crise, sachant que c’est une condition nécessaire mais pas suffisante étant donné qu’il reste lié aux facteurs ‘prix’ et ‘compétitivité du produit national’ ;
  • Constat 6 : L’effet stock, du fait que la plupart des consommateurs font aujourd’hui des réserves et on passe alors de la qualité au rapport quantité / prix ;
  • Constat 7 : Une nouvelle confiance dans l’Etat. C’est nouveau, il se crée un effet de solidarité fort partout dans le monde. D’autres notions vont émerger comme le cas des notions environnementales comme un nouveau dogme pour les consommateurs.

Quatre leviers de déploiement sont envisagés par ONCF :

  • Vigilance en matière de renforcement de la protection de nos salariés et partenaires, tout en se dotant des moyens nécessaires et mettant en place le dispositif de contrôle adéquat : c’est notre responsabilité sociale ;
  • Revoir de fond en comble nos modes de management afin de les adapter aux évolutions de notre environnement ;
  • Reconsiderer notre relation ‘clients’ pour nous répondre aux nouvelles attentes et regagner leur confiance tout en adaptant nos systèmes marketings et ventes ;
  • Préserver de la santé financière de notre entreprise qui est un gage de sa pérennité durant ce contexte exceptionnel : optimisation du train de vie, limitation des investissements, renégociation des contrats, revue du modèle économique,... autant de pistes à explorer pour assainir la situation et asseoir une meilleure viabilité.